Le projet de loi de finances pour 2014 prévoit un mécanisme d’autoliquidation de la TVA.
Pour les contrats de sous-traitance conclus à compter du 1er janvier 2014, le donneur d’ordre sera redevable de la taxe à la place du sous-traitant.
Dans un contrat de sous-traitance, la TVA est collectée par le sous-traitant auprès de l’entreprise principale. Le sous-traitant doit déclarer cette TVA collectée dans sa déclaration de TVA et la reverser à l’État, tandis que l’entreprise principale déduit la TVA versée au sous-traitant de celle qu’elle collecte auprès du maître de l’ouvrage.
Première dérogation à ce principe, la loi impose, depuis le 1er septembre 2006, l’autoliquidation de la TVA en cas de fournisseur ou de sous-traitant non établi en France.
Pour renforcer la lutte contre la fraude en 2014 la loi impose l’autoliquidation de la TVA à toute la sous-traitance, y compris entre entreprises françaises.
Les sous-traitants ne factureront plus de TVA aux entreprises principales, qui procéderont à l’autoliquidation de la TVA.
Concrètement, les factures des sous-traitants devront être établies hors taxe, en précisant que la prestation est exonérée de TVA par l’application d’un mécanisme d’autoliquidation de la TVA dans le secteur du bâtiment.
« Art.25, loi N°2013-1278 du 29/12/2013, JO du 30/12/2013 »
En pratique, le sous-traitant n’a plus à déclarer ni à payer la TVA relative à ces opérations mais doit :
Le donneur d’ordre doit, quant à lui, liquider la TVA relative aux opérations sous-traitées sur ses déclarations de chiffre d’affaires sur la ligne« Autres opérations imposables ». Il pourra déduire cette TVA dans les conditions de droit commun.
À défaut d’autoliquidation, le donneur d’ordre sera redevable d’un rappel de TVA assorti d’une amende de 5 % pour la partie déductible de cette taxe. Pour la TVA non déductible non déclarée, les sanctions de droit commun, et notamment l’intérêt de retard, s’appliqueront.
Cette mesure s’applique aux contrats de sous-traitance conclus depuis le 1er janvier 2014.
Sont visés tous les contrats de sous-traitance portant sur les travaux de construction, y compris ceux de réparation, de nettoyage d’entretien, de transformation et de démolition d’un bien immobilier.
Ainsi, l’autoliquidation de la TVA s’appliquera à la sous-traitance de travaux, publics ou privés. quel que soit le maître de l’ouvrage (particulier, promoteur, collectivité locale, hôpital, organisme HLM ).
Il est nécessaire que le sous-traitant réalise une partie des travaux portant sur l’immeuble du maître de l’ouvrage, ce qui exclut les fournisseurs ou les loueurs, mais aussi les fabricants d’un ouvrage sur mesure (armatures, panneaux de façade, charpentes, fenêtres … ).
Ces derniers peuvent être qualifiés de sous-traitants mais, ne réalisant pas la pose, ils doivent continuer à facturer les prestations avec TVA.
En revanche, un sous-traitant de deuxième rang (ou de rang plus éloigné) devra établir une facture HT et son donneur d’ordre devra autoliquider la TVA (cf. exemple).
Les sous-traitants qui achètent des matériaux avec TVA ne refactureront pas la TVA à l’entreprise principale, ni sur leur mise en œuvre.
Une entreprise qui réalise tous ses chantiers en position de sous traitant sera donc créditrice de l’État pour la TVA.
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